Les faits, rien que les faits :
Matricule : Napkin Forever Pininfarina Cambiano
Longueur : 16.5 cm
Diamètre : c’est compliqué...
Poids : 39 g
Pointe: Ethergraf
Parce que chez Jamais Sans Ma Plume, nous n’avons pas regardé la finale de football (et puis quoi encore...), nous vous proposons, aujourd'hui un test assez particulier : c’est un magnifique - non - c’est LE plus bel instrument d’écriture de l’après-guerre, rien que cela !
Le - très longuement - bien nommé Napkin Forever Pininfarina Cambiano (vous pouvez reprendre votre souffle).
Ce n’est pas un crayon, non. C’est, encore, un coup de maître de la maison de design Pininfarina.
Si l’on avait dit à Gian-Battista Pinin Farina que, des bureaux d’étude de sa société, sortirait le plus beau stylo à ce jour, il aurait très certainement souri en continuant à esquisser les traits de la non moins sublime Dino 246 GTS (ahhhh, la 246...)
Si l’on me demandait de définir le Cambiano, j’avoue que j’hésiterais entre crayon futuriste et une icône du design moderne tant les lignes parfaites, mélange de courbes tendues et de rondeurs sensuelles, sont un vrai plaisir pour les yeux mais aussi pour les doigts.
Quel plaisircontinu de toucher et caresser ce crayon...
Quant à l’utilisation, c’est une chapitre différent.
Nous voilà donc heureux propriétaire d’un des 400 modèles créés et assemblés à la main en Italie, le ton est donné.
Commençons sans plus attendre le test de cet ovni calligraphique avec la très belle boîte en carton (le connaisseur appréciera la densité du matériau... Du 350g/m2 au bas mot).
Nous aimons l’impression de qualité qui s’en dégage.
Poursuivons par le magnifique coffret en noyer.
Notez la discrète et douce rainure ainsi que cet inexplicable trou (qui a une utilité bien précise, nous le verrons plus tard, ne soyez pas impatients !)
La discrète trappe, d’aucuns diraient trou de serrure, à glissière retirée, nous pouvons faire sortir le dit objet de son étui et se laisser impressionner, ébahir par les lignes, les courbes, le poids et les matières du Cambiano.
Une fois l’objet en main, c’est un régal aussi bien visuel que tactile...
Rarement nous n’avons été subjugués (mot choisi et assumé) par un crayon.
On le touche puis le caresse prendre en main, on le pose, puis on recommence, toujours avec le même plaisir non dissimulé.
Ce crayon avec inserts en noyer massif n’est pas léger.
Loin d’être lourd, il affiche un poids rassurant, tout comme le ferait un Purdey double canon (vous voyez de quoi je parle).
La préhension est d’une justesse parfaite.
Le poids est idéalement réparti, il tient bien en main.
Notez le discret logo gravé.
Light is right, as usual.
Il est difficile, voire impossible (à moins de ne pas avoir de goût) de ne pas succomber au charme de ce crayon.
Merci et Bravo à Pininfarina pour cette recherche continue dans l’esthétisme et cette expertise stylistique depuis les années 30.
L’asociation de l’aluminium et du bois est une réussite totale.
Aucune faute de goût, nous ne nl'aurions pas toléré.
Il s’agit donc d’un crayon dit perpétuel qui ne nécessite ni de mines ni de taillage.
La pointe est en Ethergraph, un alliage dont nous n’avons pas la composition.
Oui, je sais, vous vous demandez quand est-ce que je vais enfin utiliser cet instrument...
Pas tout de suite. Laissez-moi m’extasier encore et encore, le regarder et le toucher.
N’ayez pas peur, il n’y a aucun mal à aimer le beau.
En main, disais-je, rien à redire, c'est un plaisir de tenir cet OVNI.
Légèrement déséquilibré vers l'arrière, ni trop lourd, ni trop léger.
Il me rappelle la fabuleuse Panerai PAM00598 (qui a eu du mal à quitter mon poignet), vous savez de quoi je parle...
En Italie, on ne badine pas avec le design.
Voici donc l'utilité du trou oblique : il sert de stand pour, fièrement, exhiber votre crayon.
Il aurait été dommage de le ranger dans votre trousse, aux côtes de vos autres crayons à papier.
Oui, j'y viens !
Votre impatience a été mise à rude épreuve, mais on n'a rien sans rien, vous devriez le savoir : la patience est une vertu.
Le moment est venu de cesser de s'extasier et d'utiliser ce crayon.
Et c'est là que le bas blesse.
L'utilisation de l'Ethergraph pour la mine rend ce crayon - pratiquement - inutilisable sur la majorité des papiers.
Quel déconvenue !
Comparé à des crayons plus modestes (ou mainstream), il perd en praticité tout ce qu'il avait gagné en beauté.
Il faut appuyer très fortement (au risque de marquer votre papier) pour espérer voir une trace ce graphite.
Quel dommage de ruiner tout le capital esthétique par une utilisation quasi impossible !
La question se pose alors : sommes-nous dans l'opposé du Bauhaus ?
Ici, c'est la forme qui définit la fonction mais malheureusement, Napkin Forever a privilégié le design.
Comment leur en vouloir ?
Ce crayon me laisse donc (à mon grand désespoir) un goût amer, comme un mauvais Cognac.
J'ACHÈTE : - Le plus bel instrument d'écriture de l'après-guerre. - Sublime - Magnifique - L'assemblage et la qualité des matériaux est exemplaire ! JE N'ACHÈTE PAS : - Crayon pratiquement inutilisable au quotidien (il serait néanmoins stone paper friendly) Bref, sentiments très partagés envers cette œuvre sortie des bureaux de la maison Pininfarina. Les amateurs de design ne pourraient faire sans. Les dessinateurs, illustrateurs et autres architectes préfèreront (haut la main) un critérium ou même un crayon HB. Quel monde. Achetez-le éventuellement : ICI. Note : Tous les stylos que je teste sont mes stylos que j'ai achetés, aucun prêt ou don, donc, j'en dis ce que je veux. |